Cancer du col de l’utérus

Causes et facteurs de risques

70% des cancers du col sont liés à une infection par papillomavirus.

L’infection par les papillomavirus humains (HPV de types 16 et 18) représente l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde (13% mais sans doute sous-estimée) car elle est extrêmement contagieuse. Cette infection, acquise lors des premiers rapports sexuels, est le plus souvent transitoire et est éliminée par le système immunitaire en environ un an.

La persistance de l’infection par des HPV à haut risque oncogène (HPV HR) est le facteur majeur de risque de développement du cancer du col de l’utérus.

Le cancer du col de l’utérus met en moyenne une quinzaine d’années à se développer après une infection par HPV persistante, laissant une fenêtre d’action importante pour le dépistage et la détection précoce des lésions précancéreuses et cancéreuses.

Prévention

Les données d’évaluation du dépistage du cancer du col de l’utérus dans quatre départements pilotes ont montré le poids important des lésions précancéreuses: sur un volume total de 484 304 frottis, 139 cancers et 1 823 lésions précancéreuses (certaines étant ou pouvant être des cancers in situ) ont été détectés (Duport N, 2007).

Le plan cancer 2014-19 a pour objectif un taux de couverture du dépistage dans la population cible passant de 50‐60 % (58.5% entre 2007-2009) à 80 %.

Le dépistage du cancer du col de l’utérus repose actuellement sur un test cytologique : le frottis cervico-utérin (FCU), recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS) chez les femmes de 25 à 65 ans, même vaccinées, tous les trois ans après deux frottis normaux effectués à un an d’intervalle.

Ce dépistage est réalisé généralement par le médecin généraliste, le gynécologue ou la sage-femme. Des structures de soins (les établissements hospitaliers, centres de santé, laboratoires d’analyses sur prescription médicale) ou de prévention (centres d’examens de santé dans le cadre du bilan de santé, centres de planification…) sont habilitées à en effectuer.

Le professionnel de santé, au cours d’un examen gynécologique, prélève des cellules sur le col de l’utérus au fond du vagin, à l’aide d’une petite brosse ou d’une spatule. Le prélèvement est ensuite adressé à un médecin spécialiste, l’anatomocyto-pathologiste, pour lecture et interprétation.

En cas de test positif, des examens complémentaires sont réalisés afin de déterminer la nature de l’anomalie.

Le frottis est pris en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 70 % (hors dépassement d’honoraires et remboursement des organismes complémentaires).

Le deuxième moyen d’agir face au cancer du col de l’utérus est la vaccination préventive contre certains types d’HPV.

Pour pallier la baisse du taux de vaccination actuelle (< 30%), le plan cancer 2014-2019 se donne pour objectif « dans un premier temps d’atteindre une couverture vaccinale de 60 % et d’expérimenter l’acceptabilité d’une vaccination en milieu scolaire pour augmenter ce taux de couverture ».

Pour prévenir ce type de cancer, l’HAS et l’HCSP recommandent une vaccination chez les jeunes filles de 11 à 14 ans au plus tôt et notamment avant leur premier rapport sexuel, avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans révolus.
2 vaccins sont actuellement disponibles :

• le vaccin quadrivalent 18 (gardasil ®) :

► Entre 11 et 13 ans révolus : deux doses espacées de 6 mois.
► Entre 14 et 19 ans révolus : trois doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois

• Le vaccin bivalent 16 (cervarix ®) :

► Entre 11 et 14 ans révolus : deux doses espacées de 6 mois.
►Entre 15 et 19 ans révolus : trois doses administrées selon un schéma 0, 1 et 6 mois

La dose de vaccin coûte entre 111 (cervarix®) et 123 euros (gardasil®) ; elle est prise en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 65 % (hors remboursement des organismes complémentaires).

A noter que l’une des doses de la vaccination contre les infections à papillomavirus humains peut être co-administrée notamment avec le rappel diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite prévu entre 11 et 13 ans ou avec un vaccin contre l’hépatite B, dans le cadre du rattrapage vaccinal.

Les vaccins actuellement mis sur le marché ne protègent pas contre l’ensemble des virus HPV à l’origine du cancer du col de l’utérus ; c’est pourquoi, la vaccination ne se substitue pas au frottis cervico-utérin (FCU) de dépistage.

Sources : INCa, HAS , HCSP, CHMP, INVS, CNAMTS, Plan cancer 2014-2019

Débat télévisé – Prévention et dépistage du col de l’utérus


Quelques informations supplémentaires sur la vaccination, cliquez sur les liens ci-dessous :

Vaccination HPV efficacite et profil de sécurirté en vie réelle

Pr Jean LEVEQUE
Service de Gynécologie CHU Anne de Bretagne
UFR Médecine Université de Rennes 1

Programmes de vaccination gratuite en 4e année du primaire

Québec

La vaccination des pré-adolescents contre le virus du papillome humain (VPH) au Québec : deux ou trois doses

Comité sur l’immunisation du Québec

Vaccination contre le virus du papillome humain – Questions et réponses à l’intention des intervenants

Direction de la protection de la santé publique
Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec

Dernières modifications le 4 mars 2021 | Camille Quinton - Responsable communication