Le dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA est préconisé par la Société Européenne d’Urologie

Le dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA est préconisé par la Société Européenne d’Urologie (EAU) afin de réduire la mortalité associée, dans le cadre de recommandations visant à limiter les risques de surdiagnostic et de surtraitement. La position de l’association scientifique a été publiée dans European Urology .

Pertinence du dépistage systématique

Le dosage du PSA est associé à un risque de surdiagnostic et de surtraitement qui a conduit un certain nombre de sociétés scientifiques à ne pas recommander l’analyse dans le cadre d’un dépistage systématique. Depuis, plusieurs études ont décrit une augmentation de l’incidence des stades avancés de la maladie et de la mortalité associée, sans doute par réduction du recours au dosage dans le cadre d’un dépistage individuel. Aussi, une démarche de dosage initial associé à une stratégie basée sur le risque individuel doit être privilégiée.

Dosage du PSA : à quel âge et à quel rythme ?

• Un dosage initial du PSA est recommandé chez les hommes de 45 ans présentant une espérance de vie supérieure à 10 ans après leur avoir délivré une information concernant les bénéfices et les risques liés à la démarche : un dosage ≥1 ng/mL doit inciter le praticien à proposer un dépistage tous les 2 à 4 ans. Si la valeur est inférieure à 1 ng/mL, les dépistages peuvent être espacés jusqu’à 8 ans.

• Les calculateurs de risque disponibles, qui colligent les antécédents familiaux et le profil clinique du patient (origine, toucher rectal et volume prostatique) peuvent aider les praticiens à adapter le rythme de dépistage.

• Le dosage ne doit plus être proposé aux hommes dont l’espérance de vie est inférieure à une décennie.

Quand et comment poursuivre les investigations ?

Lorsque le taux de PSA et le risque individuel du patient suggèrent un risque significatif de cancer de la prostate, il est recommandé d’utiliser plusieurs approches afin d’identifier ceux éligibles à la biopsie :

• les calculateurs de risque.

• l’IRM multiparamétrique est une méthode d’imagerie multiparamétrique qui offre des données particulièrement performantes pour déterminer notamment l’agressivité tumorale. Sa performance est importante car elle permet de discriminer les patients et, ainsi, de réduire le nombre de biopsies réalisées tout en améliorant le taux de diagnostic, par rapport à des sujets bénéficiant directement de la biopsie.

• les tests fondés sur le polymorphisme génétique et les biomarqueurs permettent aussi de réduire le nombre de biopsies réalisées chez des sujets sans tumeur prostatique. Plusieurs ont été développés et évalués dans le cadre d’études cliniques : STHLM3, Prostate Health Index, 4Kscore, PCA3, SelectMDx.

Réduire le risque de surtraitement

Les patients doivent être traités selon une approche stratifiée en fonction du risque, en tenant compte de leur espérance de vie et du risque de mortalité par cancer. Une surveillance active chez des patients présentant un cancer de bas grade (Gleason 1 et certains grade 2 sélectionnés) peut être proposée sans risque pronostique à des sujets qui ont été suffisamment et correctement informés.

Gandaglia G, Albers P, Abrahamsson PA, Briganti A, Catto JWF, Chapple CR, Montorsi F, Mottet N, Roobol MJ, Sønksen J, Wirth M, van Poppel H. Structured Population-based Prostate-specific Antigen Screening for Prostate Cancer: The European Association of Urology Position in 2019. Eur. Urol.2019;76(2):142-150. doi: 10.1016/j.eururo.2019.04.033. PMID: 31092338